Encore de l’argent public employé contre l’intérêt collectif !


Lundi 30 novembre, Martine Aubry et Daniel Percheron ont inauguré les locaux d’une nouvelle antenne de la machine de guerre construite pour lutter contre le service public d’enseignement supérieur.

En effet ils ont célébré joyeusement la création d’une nouvelle antenne de HEI, une école d’ingénieur privé membre du conglomérat appelé « fédération universitaire et polytechnique de Lille », organisation que ces communicants essayent de faire passer pour un vrai établissement en se faisant improprement nommer « Université catholique ».

Les locaux de cette antenne ont bien sur été financé par de l’argent public (région, collectivités locales à hauteur de 7,3 millions d’euros) alors même que les objectifs de ce groupe sont aux antipodes des valeurs que prétendent défendre ces élus.

Dans le même temps les universités qui elles offrent un enseignement supérieur de grande qualité doivent mendier des financement auprès de ces mêmes élus.

Pourtant ces universités sont en mesure d’apporter un enseignement couplé à la recherche, élément essentiel pour offrir un enseignement supérieur de qualité. Et elles offrent l’enseignement à toutes les catégories sociales, pas seulement à la petite élite réactionnaire qui fréquente les bancs de la holding d’enseignement privé régionale.

En outre ce cartel réactionnaire ne cesse de mêler la religion à l’enseignement et ce alors même que c’est l’argent public qui fait fonctionner leur outil d’apartheid social. C’est même un archevêque qui a béni ce lieu que le contribuable a financé.

Il peu sembler curieux a tout citoyen soucieux de la bonne utilisation des deniers publics de voir région et collectivités locales financer le développement d’un groupe privé qui entre en concurrence directe avec le service public d’enseignement supérieur et qui dans tout les cas ne sera jamais en mesure d’offrir un enseignement d’aussi grande qualité que le secteur privé. En effet en matière d’enseignement supérieur et de recherche il ne suffit pas d’avoir beaucoup d’argent il faut aussi avoir une culture scientifique et pédagogique et dans ce domaine la FUPL et ses filiales ne pourra jamais rivaliser et ce même avec le soutien de la bourgeoisie locale et des élus trahissant l’intérêt général.

Par contre cette concurrence déloyale peut faire beaucoup de mal au secteur public en le privant de finances qui devraient lui revenir, d’étudiant qui auraient pu avoir un enseignement digne de se nom ou en tirant vers le bas la qualité des formations.

Aujourd’hui comme hier, SUD étudiant demande la fin de l’enseignement privé et la constitution d’un enseignement supérieur entièrement public unifié au sein des universités !

Les enjeux sont importants et l’histoire de France est jonchée d’occasions manquées de réformer de façon progressiste l’enseignement supérieur.

Il semble en outre que cela soit illégal, puisque le financement de l’enseignement supérieur n’est pas une compétence de la communauté urbaine, en effet, il existe déjà un précédent d’interventions irrégulières, c’est le cas de la communauté urbaine de Lyon :

Celle-ci, par délibération du 26 janvier 1998, avait retenu le principe d’une participation financière à l’implantation de l’université catholique de Lyon (il y a là une erreur puisqu’il ne s’agit en réalité pas d’une université puisque depuis la loi du 18 mars 1880 les établissement privés d’enseignement supérieur ont interdiction de se nommer université) et a attribué à l’association des fondateurs et protecteurs de l’institut catholique de Lyon (AFPICL) une subvention « dont le montant global, qui pourra être constitué en partie par la propriété foncière, sera fixé à 22,5 MF (3,43 M€) ».

Cette délibération a été annulée par le Tribunal administratif de Lyon par jugement du 17 novembre 1998, aux motifs « que le financement des investissements relatifs aux établissements d’enseignement supérieur ne fait pas partie des compétences limitativement énumérées par l’article L.5215-20 du code général des collectivités territoriales que les communes peuvent transférer aux communautés urbaines ; que si, en application des dispositions de cet article, la communauté urbaine de Lyon a reçu des communes qui en sont membres les compétences relatives notamment aux actions de développement économique et aux actions de réhabilitation d’intérêt communautaire, l’aide accordée à l’association des fondateurs protecteurs de l’Institut catholique de Lyon pour l’implantation de l’université catholique de Lyon, place Carnot, ne constitue pas une action de développement économique ni une action de réhabilitation d’intérêt communautaire au sens de ces dispositions ».

 

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