La neutralité des enseignant.e.s… seulement quand ça les arrange !


Nous écrivons ce petit article pour vous informer de l’actualité au sein de notre cher IEP  : durant son premier cours d’économie face aux 1A, Patrick Mardellat a jugé bon de partager aux étudiant.e.s fraîchement arrivé.e.s dans l’établissement ses opinions politiques.
Quoi de plus normal direz-vous? Après tout, les contenus des cours sont souvent orientés et les enseignant.e.s ont globalement le droit de dire ce qu’ils et elles veulent dans leur cours. Si cette liberté d’expression des enseignant.e.s nous tient à coeur, elle n’est pas sans limite. 
Le problème ici est que cet enseignant, qui détient une position d’autorité de par son statut sur les étudiant.e.s, a (fortement) conseillé aux premières années de “ne pas voter pour les extrêmes au Conseil d’Administration”. Il a enchaîné en prévenant les 1A dans l’amphi du “danger” auquel ils et elles s’exposaient en votant pour des personnes “qui n’avaient rien compris” et qui, en voulant changer les règles de l’institution “ la mettait en danger et mettaient en danger les étudiant.e.s”. 
Anne Bazin à suivi le mouvement puisque lors de son cours face au master CED, elle a mis en garde les étudiant.e.s de la majeure qu’elle dirige, contre les listes au CA qui menacent la réputation de l’école et donc la valeur de leurs diplômes, expliquant que voter pour elles venait à voter contre les étudiant.e.s elles et eux-mêmes.
Ces diverses allusions étaient lourdes de sens et chacun.e pouvait comprendre le propos de ces professeur.e.s et à qui il et elle faisaient référence.
Ces prises de position posent plusieurs problèmes:
  • En effet, s’il est clair que ces deux enseignant.e.s incitaient les étudiant.e.s à ne pas voter pour la liste Solidaires étudiant.e.s, au-delà de leurs opinions personnelles, la manière dont il et elle ont choisi de nous dépeindre est pour le moins hasardeuse et entièrement biaisée, à se demander qui vraiment « n’a rien compris ». Il n’y a selon nous rien d' »extrême » à tout simplement revendiquer et se battre pour les droits de chacun.e des étudiant.e.s, et il est étonnant de considérer que la volonté de faire de l’IEP un lieu plus agréable pour tou.te.s, soit une mise en danger des étudiant.e.s et de la réputation de l’IEP.
  • Ces deux enseignant.e.s, en plus de leur position d’autorité en tant que telles, occupent des postes à responsabilité au sein de l’école : l’un comme directeur-adjoint et directeur des relations internationales, l’autre comme responsable pédagogique du cycle Master Carrières européennes et internationales. Ils représentent donc plus qu’elle et lui-même.
  • Il et elle sont actuellement membres du Conseil d’administration, élu.e.s des collèges d’enseignant.e.s et de professeur.e.s des universités. Il et elle n’ont donc pas à s’exprimer concernant les élections d’un autre collège, car elles ne les concernent pas et ne sont pas censé.e.s s’exprimer sur les élections des représentant.e.s étudiant.e.s.
  • Ces prises de positions empêchent la liberté de vote des étudiant.e.s, qui peuvent être convaincu.e.s, impressionné.e.s, apeuré.e.s ou fortement influencé.e.s par les conseils d’enseignant.e.s.
Nous avons donc expliqué la situation au directeur le jour de la réunion pré-CA et avons exigé : 
  • des excuses des concerné.e.s
  • la garantie que cela ne se reproduirait plus 
Le directeur nous a assuré, après relance de notre part, en avoir parlé en Comité de direction lundi dernier où P. Mardellat devait être présent, mais malheureusement actuellement en déplacement..!
Nous attendons de pied ferme ces excuses. Nous ne pouvons accepter le mépris paternaliste de ces deux enseignant.e.s à l’égard des étudiant.e.s qui ne « voteraient pas comme il faut ». Par notre sérieux nous avons gagné la confiance des étudiant.e.s. N’en déplaise à M. Mardellat et Mme. Bazin nous ne comptons pas la perdre. Ne nous laissons pas impressionner, soyons sûr.e.s de nous et de notre légitimité à exprimer nos opinions et surtout gardez votre « liberté de penser ».