Mathiot, Benadon, Toutlemonde, Harris : prenez garde aux enseignant.e.s à risques !


 

Le sexisme, le racisme, l’homophobie, bref tous les comportements discriminatoires, on en parle beaucoup depuis quelques temps. Et c’est très bien. Mais l’indignation a tendance à se focaliser sur les étudiant.e.s, qui seraient les seul.e.s à “mal se comporter”. Les enseignant.e.s, elles et eux, bénéficient d’une immunité les protégeant de toute accusation. Pourtant, tant sur la page #PayeTonSPL que lors de notre enquête sociale de début d’année, les témoignages relatent des propos plus que déplacés et même carrément discriminants.

 

Nous partageons donc avec vous les témoignages recueillis dans l’enquête sociale, à la question : “Avez-vous été témoin de propos ou comportements discriminatoires (sexistes, racistes, LGBTphobes…) au sein de l’IEP ? Si vous le souhaitez, précisez, en quelques mots, la nature et le contexte de ces propos et comportements.”

 

“Venant des profs fréquemment des réflexions sexistes voire une proximité qui n’a pas lieu d’être (M. Benadon notamment)”

 

“En cours d’anglais avec M. Harris, dans une discussion suite à un exposé sur le mouvement #MeToo, il a tenu des propos très limites et il était très peu réceptif à la parole de toutes les étudiantes sur le harcèlement de rue (le fait de ne pas pouvoir s’habiller comme on veut par peur d’être harcelées notamment) et sur la remise en cause de la parole des victimes d’agressions sexuelles lorsqu’elles vont à la police (« moi j’ai un ami policier » etc).”

 

“En cours, un professeur nous a sorti le classique « femme au volant, mort au tournant », dans le but d’appuyer un raisonnement et non en tant que « blague » de mauvais goût. Une autre fois en cours de négociation, un professeur qui a demandé à une étudiante pour combien elle serait prête à l’embrasser « pour illustrer son propos », en faisant des enchères. Ce même professeur a prévenu les étudiantes de la classe que dans le cadre de nos futurs métiers dans les négociations internationales, en tant que femmes, si nous subissions du harcèlement de la part de la partie adverse, nous ne devions pas nous plaindre car nous nous ferions virer.”

 

“Y a aussi les saillies sexistes (des « blagues ») d’étudiants et de profs (Toulemonde par exemple), communes. “

 

Ainsi que les témoignages sur #PayetonSPL:

 

“Les filles là-bas taisez-vous!…Enfin, les filles…Avec les transgenres et tout on sait plus…” par Pierre Mathiot en amphi de Fait religieux devant les première année (son nom est anonymisé sur la page #PayetonSPL)

“Pour vous plutôt mesdames, cela mène vers les carrières de DRH ( Direction des ressources humaines)”, un enseignant lors de la présentation des débouchés de CFI

“Vous êtes à Sciences Po , vous avez quelque chose dans la tête, vous êtes pas en BTS!”, une enseignante qui n’avait visiblement pas apprécié le travail de mon camarade, lorsqu’il a terminé son exposé

“ J’étais en 2A, en conférence de droit international, la prof est une femme. Je portais un jean taille haute et un haut crop top et on voyait donc une partie de mon ventre. Je suis passée en exposé, à la fin, lorsque la prof a donné ses commentaires, elle a dit: “je veux pas jouer les porte-paroles de moralité mais la prochaine fois que vous passez à l’oral, il serait sûrement plus convenable de porter une tenue décente.” en m’humiliant devant toute la classe. Je me suis sentie ultra-sexualisée alors que l’on voyait à peine ma peau, et surtout, le fait qu’elle dise ça devant toute la classe m’avait vraiment déboussolée et je n’ai pas su quoi répondre. “

 

Pourquoi avoir choisi de nommer les enseignant.e.s dont nous connaissions l’identité ? Parce qu’il ne s’agit pas que de dénoncer des actes de manière désincarnée. Si les comportements oppressifs sont le résultat de structures et de dynamiques sociales globales, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas responsabiliser les individus qui participent à véhiculer ces normes.

Et surtout lorsque ce sont des chercheur.se.s en sciences sociales, qui sont censé.e.s connaître ces dynamiques et se présentent comme ouverts d’esprit.

Quid des grands discours sur la Charte égalité, sur l’antisexisme, sur la justice sociale de la part du candidat Mathiot ? Oui il est d’autant plus nécessaire de nommer notre nouveau directeur, qui n’en est pas à ses premières sorties discriminantes.

Pierre Mathiot fait son show devant des centaines d’étudiant.e.s chaque année, sans aucune attention au contenu de ses propos. Nous n’avons donc pas besoin de l’”afficher”, il le fait tout seul, et ce sans aucun complexe.

Pourquoi laisser les personnes en position de pouvoir faire absolument tout ce qu’ils et elles veulent, se moquant allègrement des étudiant.e.s qui tentent de combattre les oppressions ? Evoquer l’antisexisme en campagne puis se rendre intéressant avec des blagues transphobes, ce n’est même plus une erreur, c’est au mieux du manque de respect, au pire du foutage de gueule.

Face à ces attitudes oppressives et décomplexées venant de personnes qui pensent pouvoir faire tout et n’importe quoi dans le cadre de leur cours sans aucun contrôle, nous, étudiant.e.s, devons continuer à dénoncer ces actes. A commencer par ceux de notre direction.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *