Grand emprunt, pourquoi faire ?


Le président Nicolas Sarkozy a annoncé lundi 14 décembre que dans le cadre du grand emprunt, un investissement de 19 milliards d’euros, soit 11 milliards pour l’enseignement supérieur et la formation et 8 pour la recherche.

De ce fait les universités qui regroupent à la fois enseignement supérieur, recherche et formation se sentent concernés, d’autant plus que le président a affirmé vouloir faire émerger une dizaines de campus d’envergure internationale.

Cela est à la fois assez précis mais relativement flou, il n’est précisé nulle par que cet argent ne servira pas en partie à développer l’enseignement supérieur privé qui malgré sa médiocrité est très bien vu par Valérie Pécresse et ce pour 2 raisons :

    • elle est une catholique pratiquante quasi intégriste et l’enseignement supérieur privé est pour l’essentiel représenté par des établissement catholiques.
    • elle déteste le secteur public et a pour modèle l’entreprise privé en situation de concurrence acharnée.En matière de recherche rien ne dit que cela ne servira pas à financer comme par le passé des crédit impôt recherche pour les entreprises, dispositif visant à développer la recherche privée mais qui a en fait constitué une vaste exonération d’impôt sans développement de la recherche.

Mais le plus inquiétant c’est sa volonté de faire émerger une dizaine de pôles universitaires (associant largement les acteurs privés) qui recevront l’essentiel des fonds quand la majorité des campus continueront à tenter de faire leur travail avec les miettes.

En plus une grande partie de cet argent devra être placé et les universités toucheront les intérêts, ce n’est pas une façon correcte de financer un service public.

Nul ne conteste le besoin de financer les universités qui actuellement sont une des hontes de la république mais la méthode est plus que douteuse.

Là où on a besoin de financements réguliers on nous fait un coup médiatique pré-régionales où valsent les milliards dépensés le plus vite possible.

Là où on a besoin de coopération on nous renvoie un principe de concurrence féroce.

Là où l’enseignement supérieur a besoin de cohérence (réorganisé entièrement au sein de l’université) et de démocratie (représentation paritaire des 3 composantes de la communauté universitaire que sont les étudiants, les enseignants-chercheurs et les personnels techniques et administratifs) on nous renvoie des logiques tordues via des fondations ou des PRES et des sources de financement complexes qui obligent les universités a consacrer sans cesse plus de moyens humains et financiers pour gérer la complexité issue du dogmatisme gouvernemental.

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