Lille 3 : Compte-rendu de l’Assemblée Générale sur la loi Fioraso (05/03/2013)


Présents : une 60aine d’étudiants dont de nombreux militants d’organisations syndicales et/ou politiques (près de la moitié).

Ordre du jour : I) Présentation de la loi II) Débats III) Perspectives de luttes : débat

I) Présentation de la loi

Une militante de SUD à la tribune explique que l’AG a été lancée par Sud Étudiant Lille et que tout le monde issu ou non d’une orga peut parler. Elle rappelle ce qu’est la LRU et les mobilisations qui en ont découlé et souligne que la Loi Fioraso s’inscrit dans la continuité de cette loi.

Elle nous parle de la logique managériale que cette loi implique sur les universités. Elle souligne le manque de démocratie que la loi induit (ingérence de personnalités non élues ; les RCE : l’université doit gérer elle-même sa masse salariale ; augmentation des frais d’inscription possible ; université appauvrie en termes de formations ; l’université est mis en continuité avec le lycée….). Elle rappelle la position de Sud Étudiant Lille : contre la loi qui est une continuité de la LRU. Elle rappelle qu’à Paris, il y a déjà eu plusieurs AG contre cette loi.

II) Débats

Un militant de SUD Étudiant parle du fait que la loi Fioraso s’inscrit dans la continuité de la LRU, le but de l’université avec cette loi est de fournir de la main-d’œuvre à l’entreprise. 2010-2011 : rapprocher les formations et associer le patronat à la conception du contenu des licences. Le PS a repris la LRU et va encore plus loin. Suppression des formations théoriques et modularisation.

Un militant de LO dit que c’est bien d’avoir fait une AG sur ça et que c’est un contexte bien plus large. Les bourgeoisie exploite les classes populaires et la casse de l’université s’inscrit dans cette logique. Il parle des suppressions d’emplois à PSA. Il dit qu’il faut une réaction de l’ensemble des étudiants. Il faudra que les gens aillent dans la rue.

Une étudiante pose une question : elle a du mal à comprendre le concept de privatisation des universités au profit des entreprises.

Un militant de SUD Étudiant lui répond : la logique qui est mise en avant : c’est faire de l’université un lieu de formation pour une qualification dans un domaine donné, on affaiblit l’enseignement théorique.

Un militant SUD Recherche complète : au niveau recherche, on sous-traite de plus en plus la recherche à l’université pour les entreprises, les crédits accordés aux recherches sont ancrés vers des domaines compétitifs.

Un responsable de l’Unef intervient : il rappelle que c’est une proposition de loi donc pas définitif. Il est d’accord pour dire que la LRU a dégradé les conditions d’étude. Il dit que c’est faux de dire que cette loi est pire, il dit qu’il y a un cadrage national des diplômes dans cette loi. Il dénonce le rôle des PRES qui ne font pas appel aux étudiants. Il réaffirme que ce n’est pas une loi qui contribue à dérégler l’enseignement supérieur.

Un militant de SUD Étudiant lui répond : il dit qu’il est contre le fait de dire qu’il y a des points positifs dans cette loi car ça veut dire qu’on ne s’oppose pas à cette loi. Il dit que cela date d’avant la LRU : en 2001 le processus de Bologne et qu’il faut lutter contre le processus de casse global des universités.

Un militant de SUD Recherche complète : il réclame la suppression du crédit impôt-recherche. Il dit qu’il a été détourné par des entreprises qui ont fermés des labos (Sanofi).

Un étudiant dénonce le fait que les présidents d’université ne sont plus élus démocratiquement et souligne les liens entre l’Unef et le PS.

Un militant de SUD Étudiant dit que cette loi n’est pas une loi en soi bonne et qu’elle ne réglera pas les problèmes. Le cœur du problème est toujours là, la crise du monde universitaire depuis plusieurs décennies, la crise est toujours là (financière) surtout quand les universités doivent gérer les salaires de leurs personnels. Il critique l’attentisme et il pense qu’il faut demander l’abandon du projet de loi. Il critique le rôle des élus en conseils : à quoi servent-ils ?

Une militante Unef souligne le fait qu’il faut être unitaire. Elle pense comme le précédent intervenant sur les petits paragraphes de la loi. Elle dit qu’il faut pas parler des quinze dernières années. Elle rappelle le problème des étudiants en culture et médias (plus de papiers pour tirer des photocopies), elle pense qu’il faut lutter aussi au quotidien contre cette loi. Elle pense que cette loi s’accompagne d’une dynamique bien pourrie (austérité).

Un autre militant Unef est contre la loi. Il rappelle le fait que l’État accrédite un établissement à distribuer les diplômes au lieu d’habiliter les formations (la fac met ce qu’elle veut dans les formations). Il rappelle que sur dix modules, il y en aura six qui n’auront rien à voir avec l’intitulé dans les nouvelles licences de Lille3. Il pense qu’il faut aller voir les étudiants un par un pour les convaincre que cette loi c’est de de la merde et qu’il faut faire des interventions en TD et en amphi. Il pense qu’il faudrait faire une AG le 21 mars.

Un étudiant parle des assises de l’enseignement supérieur et rappelle leur caractère anti-démocratique. Il pense que les étudiants ont pas été consultés. Un militant SUD parle de la logique de privatisation qu’il faut combattre. Fioraso est aussi PDG, elle défend ses intérêts de classe. Il pense que le problème c’est le socle LRU. Il rappelle le fait que Sud Étudiant a appelé à un AG. Pourquoi pas le 21 mars pour une AG. Travail d’information important à faire, c’est pour cela qu’il faudrait avoir les contacts des étudiants qui viennent à l’AG.

Une liste de contacts est établie avec les contacts des étudiants qui veulent se mobiliser.

Une militante UEC est d’accord avec la logique d’ensemble des interventions. Elle pense qu’il faut s’organiser collectivement et créer un tract commun. Elle rappelle qu’il faut se mobiliser à la manifestation contre l’ANI (convergence des luttes). Il faut se mobiliser entre enseignants et étudiants.

Un étudiant parle d’un contexte d’austérité, il dit qu’en début d’année ça a déjà été évoqué. Il pense qu’il faut être contre cette loi et pas faire des actions qu’entre étudiants mais avec l’ensemble de la communautés universitaires. Il pense qu’il faut être unitaire, et interprofessionnel.

Un militant de SUD Étudiant est d’accord avec l’intervention précédente. Il pense qu’il ne faut pas se limiter aux syndicats étudiants enseignants et personnels. Il pense qu’il faut créer un comité de mobilisation ouvert où les organisations apprendront à s’effacer et éviter baucoup de débats et d’engueulades.

III) Propositions de vote

Prochaine AG le 21 mars ? Comité de mobilisation ? Manif 14h30 ?

Un militant Unef pense qu’il faut faire un comité de mob avec les orgas vu qu’il n’y a pas beaucoup d’étudiants non-organisés.

Un militant SUD est sceptique car on est pas nombreux.

Un autre militant de SUD est contre un comité de mob avec des orgas car les syndicats représentent pas grand monde. Il rappelle les deux réus inter-orgas et inter-syndicales, et les guéguerres.

Un étudiant dit que c’est inévitable qu’il y ait des gens des orgas dans les comités de mob. Il rappelle qu’y aura pas beaucoup d’étudiants dans les comités de mob.

Une militante Unef manifeste son accord et le fait qu’on est pas schizophrènes. Elle propose une réunion jeudi midi pour essayer de discuter sur un tract et se fixer des rdv militants quotidiens et faire des tables. Elle veut qu’on prenne une décision.

Propositions de vote :

  • se voir vendredi midi (jeudi midi aura lieu l’intersyndicale) : la proposition fait consensus
  • appeler à une AG le 21 mars : la proposition fait consensus
  • participer à la manifestation (Porte de Paris, 14h30, contre l’ANI) aujourd’hui, dans des cortèges ESR : la proposition fait consensus

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