Education : la casse du service public se poursuit dans l’académie de Lille…


Tous et toutes en grève le vendredi 20 janvier ! Manifestation à 14 h (rendez-vous autour de la Porte de Paris à Lille). Déclaration commune des syndicats CNT, EIL, FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, SUD éducation, UNSA éducation, SUD étudiant-e et UNEF :

Après les propos lénifiants sur « l’égalité des chances », la « discrimination positive », la réalité des moyens mis à disposition de notre académie par le Ministère fait tomber les masques : la rentrée 2006 se fera dans des conditions dégradées, une fois de plus. C’est toujours moins pour le service public d’éducation à Lille.

  • forte baisse des postes aux concours : moins 15% pour les concours internes et externes dans le premier degré, de 30% à 50% de baisse des postes aux concours du second degré, ce qui se traduira par un déficit de 7 000 enseignants, CPE et Copsy à la rentrée 2007, les recrutements couvrant moins de la moitié des besoins générés par les départs à la retraite. Ce déficit s’ajoute à celui des années précédentes et ne tient pas compte de la hausse démographique que connaît le primaire depuis 2003.
  • nouvelles suppressions de postes : elles touchent particulièrement le second degré (- 636 postes dans notre académie, soit 30 % du total). – 31 ETP d’emplois administratifs. Quant aux créations de postes, elles sont très en-deçà des besoins criants des établissements : 8 postes pour 1000 élèves supplémentaires dans le premier degré, 10 postes d’infirmières scolaires. Aucune annonce sur les assistants sociaux, le personnel de la vie scolaire.Depuis la rentrée 1998, notre académie perd des emplois dans le second degré : il s’agit 3568 emplois au total dans le second degré, avec une accélération depuis la rentrée 2003 et de tristes records pour la rentrée 2005 (- 895) et pour celle qui se prépare (- 636). Le rectorat avance la baisse démographique (- 7300 élèves à la rentrée 2006), pour supprimer un poste pour 11 élèves en moins .

    Dans le premier degré, l’augmentation des effectifs depuis 2003 (+ 4000) oblige le rectorat à utiliser un autre argument et c’est au nom de la « péréquation » que le premier degré perd 39 postes en trois ans.

    Logique mathématique non, logique comptable oui ! Sous la pression des restrictions budgétaires qui frappent massivement les services publics et les emplois de fonctionnaires.

    A ces suppressions d’emplois annoncées il faut ajouter les effets des redéploiements déjà inscrits comme le remplacement à l’interne (190 ETP), les retraits horaires en 5ème et 4ème (87 ETP) et la mise en œuvre de la réforme de l’éducation prioritaire ( par redéploiement de 113 ETP). Année après année, les ponctions se font plus lourdes, alors que la baisse démographique s’atténue. Nous contestons fermement le pseudo argument de l’équité, alors que toutes les académies souffrent de pénuries de moyens. Cette dégradation favorise la déscolarisation et le recours à l’enseignement privé et aux établissements belges.

    Nous en connaissons tous les conséquences pour les élèves :

  • des classes plus chargées
  • la baisse de scolarisation des 2-3 ans
  • le recul des heures en petits groupesune offre d’enseignement et des options réduites ainsi que des activités pédagogiques passées à la trappe (les TPE en terminales, des heures d’aide individualisée en seconde dans de nombreux lycées, le soutien scolaire en collège…)
  • l’échec scolaire qui ne recule plus dans notre académie depuis la fin des années 90, comme en témoignent les résultats aux évaluations 1er degré et 6ème, les résultats aux examens, l’évolution de l’orientation au profit des formations courtes, le recul de la scolarisation… Les organisations rejettent la proposition de l’apprentissage à 14 ans et le recul inouï de la scolarité obligatoire.
  • les souffrances et les tensions croissantes que cela engendre dans les établissements scolaires, dans une région où l’état d’urgence sociale devrait imposer la mobilisation de toutes les énergies et des services publics pour y répondre…
  • les difficultés de mise en oeuvre de la nouvelle loi sur le handicap, sans moyen supplémentaire, ne permettront pas une réelle scolarisation des élèves en situation de handicap dans le cadre d’une politique d’intégration.Si le rectorat et le ministère ne renoncent pas à ces mesures, c’est bien l’ensemble des personnels qui sera touché et les conditions d’enseignement qui continueront à se dégrader. Ecoles primaires et maternelles, collèges, lycées, et lycées professionnels, tous les établissements sont concernés.
  • de plus en plus de collègues sont touchés par des mesures de carte scolaire ou par des services partagés sur 2 ou 3 établissements, voire affectés en ZR alors que le volume d’heures sup’ dans leurs anciens établissements augmente, et que de nombreux contractuels et vacataires sont mis au chômage ;
  • cette mobilité imposée dans un contexte de suppressions de postes réduit de façon spectaculaire les perspectives de mobilité choisie ;
  • les conditions déjà très peu favorables pour le travail en équipe sont encore plus difficiles, de même que la pérennité de projets pourtant reconnus comme efficaces, cela ne facilite pas, tout particulièrement, la résorption des postes de direction vacants
  • la formation continue est de moins en moins un droit offert aux personnels et ceci s’aggrave par le manque de moyens en remplaçants
  • les conditions de travail de chacun continuent de se dégrader, avec le sentiment de plus en plus insupportable de ne pas pouvoir exercer nos métiers de la façon la plus efficace, comme s’il s’agissait de nous convaincre de la fatalité de la difficulté scolaire, de pointer les difficultés du service public d’éducation, de focaliser tous les problèmes d’acquisition de la lecture sur la méthode globale, quand l’école privée sous contrat échappe aux restrictions budgétaires qui nous frappent !
  • la précarité progresse et, avec elle, les agressions qu’elle rend plus faciles contre les TZR et les non titulaires, qu’ils soient enseignants ou personnels vie scolaire .Loin de cette logique comptable de restrictions budgétaires, il faut exiger une politique ambitieuse qui offre à chaque élève des perspectives réelles d’élévation des connaissances et des qualifications. Cela doit passer notamment par la diminution du nombre d’élèves par classe, par l’allongement de la scolarité et une réelle mixité sociale. Ce sont d’autres choix qui s’imposent, traduits par des moyens à la hauteur des besoins indispensables à la réussite de tous les jeunes de la région Nord Pas de Calais.

    Les personnels et les étudiants réunis en intersyndicale demandent donc :

  • une présentation claire et complète des objectifs éducatif de l’académie et de leur mise en œuvre à la rentrée 2006, pour l’ensemble des établissements et tout particulièrement en ce qui concerne l’enseignement prioritaire, qui représente une part importante des élèves scolarisés dans l’académie.
  • le retrait immédiat des propositions ministérielles qui viennent d’être faites et un abondement des moyens pour des créations à la hauteur des besoins réels de l’académie.

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