Projections à contre-courant, atelier et débat pour alimenter nos révoltes et nos combats !
Mercredi 9 et jeudi 10 mai 2007 !
Villeneuve d’Ascq, Métro Pont-de-Bois, université de Lille 3 entrée libre
organisé par Idées à Coudre et SUD étudiant-e en préparation du Forum Social des Quartiers Populaires
Nous appelons toutes celles et tous ceux pour qui la question des quartiers populaires est une priorité :
Violences policières, traitement colonial des quartiers, chômage, discriminations racistes, islamophobie et « islamalgame », sexisme, justice à deux vitesses, abus de pouvoir des médias, confiscation de la démocratie….
L’objectif est d’aller aux Forums sociaux des Quartiers Populaires à St Denis et à Lille, mais également d’occuper le terrain dans la durée et de se réapproprier nos villes et nos quartiers par en bas !
programme court (détail plus en bas) :
Mercredi 9 mai : Atelier discussions
17h-19h30 : Rapports d’inégalités et de dominations sexistes, racistes et de classes dans les actions collectives, avec Xavier Dunezat, enseignant à Lille 1.
Jeudi 10 mai : projections
14h : Le chômage a une histoire, de Gilles Balbastre 16h : La raison du plus fort, de Patric Jean 18h : M.I.B : Mouvement de l’Immigration et des Banlieues, de Reynald Bertrand
19h30 : Histoires des luttes des quartiers populaires et des luttes « de l’immigration »
avec Saïd Bouamama, sociologue et Indigènes de la République (Nord), de Checho Galleguillos de Cordillera, du collectif Article 1er (Mons-en-Baroeul), et d’autres membres du Collectif Régional pour le FSQP, etc.
Info : Idées à Coudre : julien.estival@yahoo.fr 06 64 30 61 29 SUD-étudiant-es : Rémi 03 20 13 73 40 castay@no-log.org
Dates des Forums sociaux des Quartiers Populaires à venir :
- FSQP à Lille (59), régional, le samedi 26 mai 2007, Maison de l’Education Permanente, place George Lyon, Métro République. A l’initiative de : Indigènes de la République (Nord), Collectif des sans papiers (CSP 59), Article 1er, Atelier Populaire d’Urbanisme (APU) de Moulin, Association des Tunisien du Nord de la France (ATNF), collectif des féministes Indigènes et Idées à Coudre. Yvon 06 74 00 65 06 indigenes_npdc@yahoo.f
- FSQP à St-Denis (93), national, les 22, 23 et 24 juin, A l’initiative de : MIB- Mouvements de l’Immigration et des Banlieues (paris), Divercité (Lyon), Motivé-e-s (Toulouse). 0140362466, fsqp2007@no-log.org ,http://mibmib.free.fr/
programme détaillé :
Mercredi 9 mai Atelier
17h-19h30 : Ni dominant, ni dominé ? Echanges de vécus et de regards sur les rapports d’inégalités sexistes, racistes et de classes
« Mise en bouche » de Xavier Dunezat (enseignant à Lille 1) qui partira de ses expériences militantes et de ses travaux de recherche (anecdotes, exemples concrets) pour aborder le thème suivant : « Luttes dans la lutte, reproduction et production de dominations à l’intérieur de mobilisations de chômeurs et de sans-papiers en Bretagne ».
Puis, nous tenterons d’élargir le débat pour interroger les déconnexions entre la société « française » et les « classes populaires », mais aussi la fracture entre les milieux « militants » et les « classes populaires », et les « personnes issues de l’immigration ».
Enfin, nous essayerons d’interroger à l’intérieur même des actions collectives « progressistes » les rapports de dominations sexistes, racistes et de classes nourrissant bien souvent la non implication ou le retrait de nombreuses personnes (femmes et/ ou d’origine populaire et/ou issus de l’immigration notamment coloniale ! ).
Pourquoi le sexisme est-il rarement pris en compte dans les actions collectives ? Quelle est la répartition concrète des tâches et du travail militant entre femmes et hommes ? Mais aussi entre « intello et prolo » ? Pour qui les tâches ingrates et pour qui celles qui rapportent du prestige ? Pourquoi de nombreux groupes militants anti-racistes sont-ils majoritairement blancs sans que cela ne soit interrogé ? Pourquoi certaines personnes de milieux populaires ont-elles eu l’impression que le mouvement contre le CPE était surtout composé de classes moyennes blanches et que ce mouvement ne les concernait pas alors qu’elles sont les premières frappées au cœur par cette loi pour l’(in)égalité des chances ?
Pourquoi y a t’il une coupure entre les mouvements sociaux et les mouvements des quartiers populaires ? Pourquoi « les gauches » n’ont-elles ni soutenu, ni rejoint les « révoltés de novembre 2005 » ? Comment (parfois ?) « nous » créons les conditions de la coupure entre celles et ceux qui luttent contre les oppressions et celles et ceux qui les vivent ?, etc.
Ce temps d’échanges veut essayer de creuser ces questions, évidentes pour personne, pour trouver des pistes de transformation possibles de nos pratiques et de nos modes de pensées. Pour toutes celles et tous ceux qui ne veulent plus subir ou participer à ces situations…
Jeudi 10 mai projections-débats :
14h : « Le chômage a une histoire » de Gilles Balbastre, Point du jour, 2001
« Il n’y a pas de moyen plus violent de coercition des employeurs et des gouvernements contre les salariés, que le chômage. Aucune répression physique, aucune troupe qui matraque, qui lance des grenades lacrymogènes, ou ce que vous voulez. Rien n’est aussi puissant comme moyen contre la volonté tout simplement d’affirmer une dignité, d’affirmer la possibilité d’être considéré comme un être humain. C’est ça la réalité des choses. » (dans « Le chômage a une histoire », Interview de Henri Krazucki, syndicaliste CGT). « Le chômage a une histoire, mais personne ne nous l’a jamais racontée. […] Le film comporte donc deux volets. Le 1er couvre la période 1967-1981 et pose les prémices de la crise économique et ses conséquences sociales dans une économie largement encadrée par un Etat encore tout puissant, dans un monde du travail marqué par la lutte des classes et l’accumulation des acquis salariaux et dans un climat politique caractérisé par un fort espoir de changement. La 2ème partie s’attache plus à montrer comment la crise et le chômage vont servir de levier pour grignoter un à un les acquis des salariés accumulés durant des décennies de luttes. Au final, cette histoire du chômage démontre comment le capitalisme s’est au fond servi de la crise pour fragiliser un monde salarial [et les classes populaires] qui à l’aube des années 70 devenait menaçant par sa force et sa cohésion. »
16h : La raison du plus fort, film de Patric Jean, Arte France, 85mn
Ce film nous montre un système européen libéral et policier où l’insécurité est surtout sociale et économique, où les discours sécuritaires stimulent la peur et stigmatisent des boucs émissaires (pauvres, « immigrés » ou musulmans) pour mieux maintenir l’ordre social inégalitaire. Une Europe qui « ferme une usine pour ouvrir une prison », qui incarcère les petits délinquants pour mieux protéger les délinquants financiers ou politiques. « Au lieu de combattre la pauvreté, on combat les pauvres »
18h : M.I.B (Mouvement de l’Immigration et des Banlieues) Chronique 2001 / 2002, de Reynald Bertrand, 51 mn- 2003 – Co-production MIB/Le compte-gouttes, 2003. http://mibmib.free.fr/
« De sept. 2001 à juillet 2002, de Mantes-la-Jolie à Dammarie les Lys, chroniques de luttes autonomes qui se sont déroulées sur des quartiers populaires en réaction aux dispositifs discriminatoires tels que la double-peine, ou encore suite à des violences ou crimes policiers. Ces luttes, dont le devenir est incertain face à la raison d’Etat, interrogent la gestion policière et néo-coloniale des populations issues de l’immigration et sont l’expression d’un combat pour la dignité et l’égalité. Ce film retrace l’histoire d’un mouvement pris en main par les principaux concernés en quête d’une expression politique directe. »
19h30 : Histoires des luttes des quartiers populaires et des luttes « de l’immigration » Les mobilisations des habitants des quartiers populaires ont une histoire. Une histoire plurielle : l’une liée aux luttes de la classe ouvrière (dont les immigré-es) dans les quartiers ou dans les usines, et une autre liée aux luttes spécifiques des immigrées et de leur enfants. Ces histoires croisées, parfois communes, parfois spécifiques sont à prendre en compte pour saisir les colères qui grondent dans ces quartiers mais aussi pour saisir les enjeux de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, par exemple, ou des révoltes de novembre 2005. Cette histoire est également incontournable pour comprendre la déconnexion actuelle entre le « monde militant » avec les classes populaires et avec les personnes issues de l’immigration (issues des classes populaires ou non). Luttes d’hier et d’aujourd’hui, luttes de demain, le Forum Social des Quartiers Populaires se veut être un des débouchés des nuits de novembres 2005 et un moment pour comprendre et produire de nouvelles perspectives de luttes collectives et autonomes.