Les camps de Rroms ne sont pas le terrain de jeux de la police !


Ce dimanche 8 février, une intervention musclée a eu lieu sur le campement de 4 Cantons à Villeneuve-d’Ascq, à proximité du campus de l’université Lille 1, campement où habitent une trentaine de familles Rroms. Il convient de préciser que ce camp n’est actuellement pas menacé de démantèlement.

Quatre policiers identifiés comme appartenant à la BAC ont fait irruption sur le campement à 18h30. Leur arrivée fait suite à un vol de sac à main dans le métro à proximité, la victime ayant identifié l’agresseur comme « une personne de type Rom » (?). Selon les témoignages des familles Rroms présentes sur le camp, plusieurs des policiers, en civil et sans brassard permettant de les identifier, titubaient quand ils sont arrivés.

Après avoir identifié une personne sur le camp correspondant au signalement de l’agresseur, les policiers se sont mis alors à ouvrir brutalement les caravanes et à intimer les familles d’en sortir. Plusieurs personnes se sont alors permises de demander aux policiers de présenter leur carte, ce que ces derniers ont toujours refusé (ils n’ont mis leur brassard qu’après, selon les témoignages). Malgré l’intervention d’une médiatrice, le ton est rapidement monté entre les forces en présence, les familles n’ayant aucun moyen de vérifier qu’elles avaient bien affaire à des policiers. Ces derniers ont alors fait usage de leurs matraques pour effrayer les résident-e-s, ce qui n’a fait que rameuter les enfants. Les policiers ont alors utilisé des gaz lacrymogènes, dont ont principalement été victimes les enfants, et ont tiré en l’air à plusieurs reprises.

Devant une telle confusion, des renforts de police sont arrivés en uniforme, et après avoir calmé la situation, ont perquisitionné les caravanes (dans le respect de la loi cette fois) sans trouver de sac qui corresponde à celui qui avait été volé. Les militant-e-s et associatif-ve-s arrivé-e-s peu après ont trouvé un campement ravagé par l’effroi, des enfants qui se plaignaient de brûlures, un jeune homme avec la pommette ouverte

Le lendemain, la Voix du Nord publie un article dans lequel la présomption d’innocence du principal suspect est complètement bafouée, se plaçant clairement en défenseur de la version de la police soutenue par la préfecture, alors même qu’une enquête interne est menée pour le moment.

Il est inacceptable que des policiers se comportent ainsi envers des populations déjà bien assez stigmatisées. À l’heure où une certaine rhétorique d’extrême-droite ose parler de « zones de non-droit » où les forces de l’ordre seraient impuissantes, force est de constater que ces zones de non-droit sont en réalité celles où les policiers peuvent se permettre d’enfreindre la loi et de perquisitionner de force des caravanes sans brassard et sans justifier de leurs actes.

Cette intervention n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans un contexte de durcissement des mesures de sécurité (application du plan Vigipirate jusque dans nos universités) et d’une répression toujours plus intense, justifiée par la « lutte contre le terrorisme ». Les contrôles au faciès se multiplient et les populations dites « racisées » en font les frais chaque jour. Pour rappel, l’université Lille 1 avait déjà été le théâtre de l’expulsion brutale d’un camp de plus de 100 personnes en octobre dernier.

La répression s’organise, organisons-nous en retour !

 

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