IDEX : Parlerons-nous enfin des vrais problèmes ?


Ce vendredi soir, la nouvelle est tombée : Lille a raté l’IDEX (Initiative d’Excellence). Manuel Valls a suivi les recommandations du comité de pilotage et du jury international : Lille ne fait pas partie des « lauréats ».

C’est un échec cuisant pour les président-e-s d’universités. Depuis plus d’un an, ils/elles cherchent à éviter de faire des vagues, notamment face aux contraintes budgétaires, pour être de « bons élèves ».

L’IDEX c’était 15 millions d’euros par an fléché vers certains projets de recherche. De l’argent oui, mais fléché. Et avec un objectif : remonter dans le classement de Shanghai.

Quelles réactions ?

Il y a celles et ceux qui sont déçu-e-s, notamment celles et ceux investi-e-s dans les projets que l’IDEX aurait permis de financer. Pour elles/eux, doctorant-e-s, enseignant-e-s, chercheurs/euses, ingénieur-e-s ou technicien-ne-s, la question de l’IDEX n’est pas qu’une question politique, c’est aussi une question d’avenir personnel et on ne peut pas leur en vouloir.

Il y a celles et ceux qui, zélé-e-s, voudront non seulement continuer mais même intensifier la course à l’IDEX : leur seule remise en cause sera de dénoncer les faiblesses du dossier qui font de Lille un « mauvais élève ».

Il y a celles et ceux qui, pragmatiques, avanceront l’argument régionaliste : aucun IDEX au nord de Paris (10 projets sur le territoire) alors que notre région est économiquement à la peine. S’intéresser à la géographie inégalitaire de la répartition des moyens dans l’enseignement supérieur et la recherche, voilà une préoccupation légitime (qui dépasse la simple question des IDEX).

Mais combien s’interrogeront (enfin !) sur le sens même de ces IDEX ? Combien rappelleront à quel point cette candidature (3ème essai) a coûté en temps et en argent (en communication notamment) ? Combien dénonceront cette logique d’appel à projet qui pousse les universités et les universitaires à sans cesse chercher des financements aux dépens de leurs missions initiales de service public ?

Et surtout, combien parleront enfin des vrais problèmes que nous affrontons au quotidien ? Loin de l’IDEX, les TD surchargés, les bâtiments en mauvais état et le manque chronique de postes et de moyens pour fonctionner décemment méritent bien plus d’intérêt.

Peu de gens sans doute. Mais nous en serons car c’est en soulevant ces problèmes que nous pensons au mieux défendre les intérêts des étudiant-e-s.

Université de Lille

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