Liberté d’affichage, fusion des associations, CVA, Guiliana, Etat généraux des associations, Charte, difficultés de communiquer avec la direction, difficultés à organiser des évènements par le manque de flexibilité de l’administration
Un semestre s’est déjà écoulé depuis la prise de fonction de Benoit Lengaigne et le remaniement de l’équipe de direction. Remise en cause de la liberté d’affichage, nouvelle politique sur la vie associative, multiplication des projets, création du poste de responsable de la vie associative… Il y a du bon et du beaucoup moins bon. Et malgré de bonnes initiatives majoritairement impulsées par monsieur Guiliana, l’administration resserre son étau autour des associations. Point par point, il est temps de faire le bilan des changements et des continuités de la vie associative de ce dernier semestre.
Commençons par un des dossiers chauds qui a secoué la petite vie tranquille de notre établissement ce dernier semestre : la liberté d’affichage. Petit rappel des faits : en début d’année la direction a fait le choix de vitrifier et verrouiller les panneaux d’affichage sous le prétexte d’un soi-disant impératif de sécurité. Malgré les mobilisations étudiantes et les initiatives des associations (pétition, tentative de recours en CA, tapissage de la cafeteria…) l’équipe de Benoit Lengaigne est restée sur ses positions : pour afficher, les associations devront passer par l’administration et ne seront plus libres d’afficher où elles le souhaitent. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le constat est accablant : le délai requis pour voir ses affiches accrochées et la faible visibilité des panneaux vitrifiés ont découragé les associations, et les panneaux sont aujourd’hui utilisés majoritairement par l’administration ou par des groupes extérieurs à l’IEP… Sous l’impulsion des associations, des élu-e-s étudiant-e-s et de monsieur Guiliana, les deux panneaux de la cafétéria pourront être ouverts aux étudiant-e-s, la clé sera laissée à l’accueil pour une période d’essai de deux mois… Maigre victoire en comparaison de la totale liberté d’affichage dont jouissaient les associations l’année passée ! Mais il faut admettre que la stratégie de l’administration est bien rodée : interdire l’accès à l’ensemble des panneaux d’affichage, revenir en arrière sur deux panneaux et apparaitre comme une direction flexible et à l’écoute alors qu’elle a balayé d’un revers de mains les revendications étudiantes quelque mois plus tôt… Chapeau !
De plus les relations des associations avec la direction semblent de plus en plus conflictuelles malgré le rôle de tampon que tente tant bien que mal de jouer monsieur Guiliana : aucun progrès n’a été observé dans l’organisation des évènements. L’administration est toujours aussi rigide et réserver l’amphi A pour un intervenant peut parfois se révéler être un chemin de croix ! La situation a même empiré, l’administration se réserve le lundi le jeudi soir pour organiser des évènements et refuse l’organisation de plusieurs conférence à la fois. Les associations doivent donc se débrouiller pour caler leurs intervenants le mardi ou le vendredi et choper l’amphi avant les autres !
Au niveau des financements l’administration ressert le budget de manière détournée : alors que certaines associations finançaient certains de leurs évènements via d’autres instances que la CVA (les étudiant-e-s sélectionné-e-s par le MUN partaient souvent au frais de la CMI ou de la CAS tandis que la délégation lilloise du prix Mirabeau était subventionnée directement par l’administration) la direction a choisi de couper toute ces arrivées d’argent alternative. Le « je m’en foutisme » de la direction par rapport aux initiatives étudiantes s’illustre parfaitement avec la tentative de rupture du partenariat des associations de l’IEP avec le cinéma l’Univers. La direction n’a prévenu les associations d’aucune manière et le BDA est resté dans l’incertitude plusieurs jours ne sachant pas s’il allait devoir ou non annuler leur projection.
Si Sud-Solidaires Etudiant-e-s approuve tout à fait la volonté de mettre les associations sur un pied d’égalité en faisant passer tous les financements par la CVA, nous refusons que ce principe devienne une excuse pour couper un certain nombre de fonds à des associations. De plus pour permettre une égalité réelle entre les associations des critères clairs doivent être instaurés au sein de la CVA : les projets associatifs sont souvent jugés à la tête du client/ de la cliente et certain-e-s élu-e-s étudiant-e-s font preuve de plus ou moins de laxisme face au budget soumis selon les associations qui les présentent. Cette situation provoque des injustices flagrantes dans la distribution des financements associatifs. Enfin la direction considère la CVA comme une manière de régler un problème sans se mouiller et n’hésite pas à renvoyer les dysfonctionnements qu’elle a elle-même créés aux élu-e-s étudiant-e-s.
Si dans ces discours l’administration montre patte blanche aux associations en jurant qu’elles représentent le dynamisme et la diversité de l’école, la vérité est que les initiatives étudiantes sont uniquement perçues par Benoit Lengaigne comme une vitrine de l’établissement. Une vitrine, ça se doit avant tout d’être lisse et l’objectif de notre nouvelle direction est bien de faire disparaitre toutes les aspérités de la vie associative de Sciences po Lille. Pour faire disparaitre ces aspérités l’objectif est de diminuer les associations en les concentrant dans des grandes thématiques. L’idée est également de réduire les projets et de les concentrer dans les associations déjà existantes. Les initiatives étudiantes sont donc limitées ainsi que le nombre des associations. De la même manière le nombre d’évènements associatifs est amené à être réduit pour « plus de clarté et de lisibilité »… Sud Solidaires étudiant-e-s ne peut que condamner cette nouvelle politique : le travail associatif est un travail émancipateur et doit le rester. Il permet aux étudiant-e-s de s’approprier leur lieu d’étude et d’être acteur de leur apprentissage. Les étudiant-e-s ne sont pas là pour « promouvoir » leur établissement mais bien pour apprendre librement.
Néanmoins des initiatives et des projets positifs sont mis en place, notamment suite à l’embauche d’un responsable de la vie associative dynamique, monsieur Giuliana. Les Etats généraux des associations ont permis de nouer le dialogue entre responsables associatifs et de faire émerger un certain nombre d’idées. Une Charte est également en cours d’écriture : elle devrait permettre une communication des associations plus inclusive en interdisant les visuels et propos discriminatoires.
Sud Solidaires Etudiant-e-s travaille également à promouvoir la démasculinisation du langage dans la communication interne et externe des associations et de l’administration de l’IEP. Si ces chantiers sont prometteurs, le syndicat SUD solidaire étudiant-e-s souhaite conserver une certaine vigilance sur les changements présents et futurs de la vie associative.