IEP: Compte-rendu de la dernière Commission Aides Sociales: ou comment mettre des bâtons dans les roues des boursier.e.s?


La semaine dernière se tenait la première CAS (Commission d’Aide Sociale), à laquelle siégeaient nos élus.e.s. Dix-huit dossiers à étudier en 2h, c’est parti ! Mais avant ça, bref récapitulatif de la dernière CAS :

Il y avait 38 dossiers, 27 ont obtenu une réponse favorable et 5 ont eu un « mandat décisionnel » donné à Mme Figueredo. Ce qui signifie qu’il n’y a pas assez d’éléments dans le dossier pour comprendre les besoins de l’étudiant.e. Les membres de la commission autorisent donc Mme Figueredo à prendre contact avec la personne, afin de prendre une décision.

Pour rappel, les critères qui rentrent en compte sont la dimension sociale (être boursier.ère par exemple), le coût de la vie et le transport. Pour être éligible il faut aussi une caution familiale inférieure ou égale à 25 000 euros. Il est possible de faire des demandes d’urgence en cours d’année.

Quant au déroulement de la CAS, il faut préciser que nous sommes peu nombreux.se.s, et que nous découvrons les dossiers, élu.e.s étudiant.e.s et élu.e.s enseignant.e.s, au moment même de la commission, sans avoir pu au préalable les étudier avec l’ensemble du syndicat. De plus, nous n’avons pas accès au dossier dans sa totalité, a contrario de Mme Figueredo qui dirige cette commission.

Lors de cette CAS, aucun rappel de l’enveloppe budgétaire dont nous disposions n’a été fait. Nous devions pourtant nous positionner sur des dossiers et éventuellement proposer des coupes budgétaires, par rapport aux demandes des étudiant.e.s, alors qu’aucune contrainte financière n’a été mentionnée. Contrairement à la CVA, où il faut calculer les subventions à partir d’une enveloppe bien précise.

Au final, quatre demandes de subvention sur 18 ont été complètement refusées, et plusieurs ont reçu un montant inférieur à la demande initiale. Trois dossiers ont simplement été redirigés vers l’assistante sociale, sans véritable justification.

Ces coupes nous ont paru plusieurs fois infondées sur différents points. Il arrive que certains dossiers soient assez mal remplis. La personne en demande voit alors son allocation réduite tout en étant boursière d’un échelon élevé. Avoir du mal à remplir des dossiers de subventions ne justifie en rien de telles coupes, sachant que nous ne semblions pas limité.e.s économiquement.

Une autre raison récurrente et qui a été donnée, c’est qu’en CAS « on n’aide pas pour les dépenses ponctuelles ». Par exemple, quelqu’un.e qui aurait du mal à payer sa taxe d’habitation, ou sa caution, peut s’exposer au refus de sa demande d’aide, car jugée comme un besoin d’argent ponctuel. Or, la subvention de la commission, c’est une aide ponctuelle, comme le rappel l’Article 22 du règlement « La proposition d’aide financière ponctuelle est fixée souverainement par la Commission Aides Sociales ». Paradoxalement, Mme Figueredo ne s’est pas retenue de rappeler à plusieurs reprises, quand il s’agissait de dossiers qui avaient déjà fait une demande la même année, que la CAS « c’est une aide PONCTUELLE, on ne revient pas en faire la demande tous les 6 mois ! ». Il faut savoir… Une aide ponctuelle quand ça nous arrange ?

Enfin, si beaucoup pensent qu’il est normal et admis, que l’on puisse demander une subvention pour se payer un ordinateur en CAS, et bien c’est faux ! L’école refuse simplement de payer du matériel à ses étudiant-e-s. Pourtant, l’ordinateur est un élément nécessaire pour étudier dans l’enseignement supérieur, notamment à Sciences Po Lille, où le nombre d’étudiant.e.s n’en possédant pas, peut se compter sur les doigts de la main. Il est tout à fait problématique qu’un.e étudiant.e boursier.ère soit discriminé.e pour cette raison et soit privé.e de son outil de travail. Il est encore plus problématique que Sciences Po Lille ne puisse pas lui venir en aide.

Alors que l’enveloppe précise ne nous est pas donnée et qu’aucune réelle restriction n’apparaît nécessaire, voilà quelques exemples de la manière dont il est possible de refuser une subvention à des étudiant.e.s boursier.ère.s échelon 5 dans cette commission. Une commission où nous n’avons que deux heures pour délibérer sur des dossiers présentés à la chaîne, et où les personnes élu.e.s ne disposent même pas de tous les éléments. A quand la transparence et la solidarité annoncées comme des valeurs portées par tou.te.s dans cette école ?

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