IEP: Réforme de la notation: Bilan et futur


Le Conseil d’Administration se rapprochant et les initiatives de communication politique des autres listes se multipliant, il est de notre devoir de clarifier notre position au sujet de la notation par lettre instaurée cette année pour les 1A. Pour cela, il est d’abord nécessaire de faire un récapitulatif des évènements passés.

Le système mis en place en vitesse et sans concertation pour satisfaire la volonté de rapidité de certain.e.s des membres de la direction a rapidement été une catastrophe. De nombreux.se.s étudiant.e.s ont ainsi relevé, dès le début de l’année, des incohérences et des différences dans l’application de la réforme en fonction des enseignant.e.s. Certain.e.s ne l’appliquaient pas, tandis que d’autres ne faisaient que transcrire en lettre une note préalablement mise sur 20. Ainsi, l’esprit de la réforme d’un système de validation des acquis n’était pas respecté. Les enseignant.e.s, très peu consulté.e.s, n’avaient pas eu le temps de construire de réelles grilles d’évaluation des compétences, pendant que d’autres s’opposaient farouchement à cette réforme. Les étudiant.e.s en 1A ont donc eu l’impression d’être une promo « crash test ». Critique vite balayée par le directeur des études, M. Benchendikh, invoquant évidemment une « exagération ». Ce système vanté comme moins stressant et moins arbitraire n’a absolument pas produit les effets escomptés. Face à la situation préoccupante, les élu.e.s étudiant.e.s, toutes listes confondues, se sont donc saisi.e.s du problème.

En décembre dernier, le syndicat Sud Solidaires Etudiant.e.s a ainsi demandé l’avis des étudiant.e.s de 1A au sujet de la notation par lettres. Ces dernier.e.s avaient souhaité en majorité abandonner le présent système dans l’optique de passer réellement à un système de validation des acquis (47,7% des votants préférant cette option et 9,4% souhaitant conserver la réforme en l’état). Vos élu.e.s étudiant.e.s ont donc essayé de porter vos revendications devant les membres de l’administration lors du CA du 14 décembre 2017. Malgré les inquiétudes des étudiant.e.s effrayé.e.s par les partiels à venir, aucune solution réelle n’avait été émise et nous avions simplement eu le droit à l’assurance que « l’administration prenait en considération les inquiétudes des étudiant.e.s » et que F. Benchendikh allait multiplier les rencontres avec les enseignant.e.s afin d’établir des grilles de compétences précises. De belles paroles en soi.

Les résultats des partiels du 1er semestre en mars ont vu l’apparition d’une avalanche de F, censés être attribués aux copies blanches ou injurieuses puisque correspondant de fait à la note minimale de 0. Certain.e.s étudiant.e.s se sont parfois retrouvé.e.s avec deux voire trois F, décourageant ainsi de nombreux.ses étudiant.e.s d’avoir leur année. Ainsi, rapidement, vos élu.e.s étudiant.e.s se sont réuni.e.s avec F. Benchendikh le 12 mars afin de trouver des solutions. Ce dernier s’était montré favorable (sur le moment) à la rédaction d’un « rapport » (qui s’est précisé en simple note explicative) pour expliciter l’attribution des F et a expliqué qu’en réalité, contrairement aux explications de début d’année, la note de F correspondait à moins de 30% des compétences acquises. Mais il a également assuré que beaucoup de F seraient réévalués lors du jury de fin d’année et que finalement le nombre de personnes en seconde session ne serait pas supérieur à l’an passé.

Finalement, une seconde réunion des élu.e.s étudiant.e.s avec M. Benchendikh, M. Mathiot, M. Toulemonde et M. Mardellat pour évoquer les F injustifiés a eu lieu le mercredi 18 avril. Lors de cette dernière, nous avions eu l’assurance d’avoir une note explicative fournie dans les copies en cas de F, afin que les étudiant.e.s concerné.e.s puissent comprendre la notation. De plus, des heures devaient être aménagées pour rencontrer les étudiant.e.s ayant eu un grand nombre de F, et nous avions eu la promesse également que l’achat d’un nouveau logiciel adapté aux lettres serait voté lors du CA de juin : des promesses qui à ce jour n’ont pas été tenues.

Lors du CA du 29 mars, la stupeur a été totale du côté de tou.te.s les élu.e.s étudiant.e.s ; En réunion préparatoire, quelques jours avant avec M. Lengaigne, nous avions convenu de la mise à l’ordre du jour d’une votation de motions sur le système de notation permettant notamment l’ajout d’une note explicative (le rapport ayant été jugé « trop contraignant » pour les enseignant.e.s). Mais, contre toute attente et sous le prétexte que M. Lengaigne ne l’aurait pas transmis à Mme Figueredo, ce sujet a été « oublié » et n’a pas été ajouté à l’ordre du jour. Malgré une colère commune à l’ensemble des élu.e.s étudiant.e.s, rien n’y a fait, M. Dreyfus (président du conseil remplaçant) déclarant même, d’un ton ironique, que « c’est pas d’chance ». A la suite d’une sorte de réunion post-CA avec M. Benchendikh et M. Mathiot, on nous a annoncé une nouvelle réunion de travail, qui n’a jamais eu lieu, afin de rédiger un document qui serait présenté au CA de juin pour mettre en place le système de « note explicative ». A ce jour nous n’avons toujours pas participé à une quelconque réunion de travail sur ce sujet. Néanmoins il est prévu à l’ordre du jour du CA du 21 juin une votation sur la réforme du premier cycle et la « proposition de dispositif d’évaluation/notation ». Les enseignant.e.s titulaires ont, elles et eux, après des mois de bataille, finalement obtenu une réunion le 1er juin sur le système de notation.

Le syndicat Sud Solidaires Etudiant.e.s, via ses élu.e.s en CA, en adéquation avec l’avis des étudiant.e.s qu’il représente, se basant sur son sondage effectué en décembre et prenant en compte le sondage effectué récemment par les listes PE et UP, votera en faveur d’une continuation du système de notation par lettres. En effet, bien que ce système soit très loin d’être parfait, il tend vers une évaluation des acquis qui serait bénéfique pour les étudiant.e.s. Néanmoins, lors du prochain CA nous veillerons à ce que soit mise en place l’obligation pour les enseignant-e-s de rédiger une note explicative pour les F attribués aux étudiant.e.s. Par ailleurs, il nous semble indispensable que l’IEP investisse dans un logiciel permettant de prendre en compte une notation lettrée, et non plus uniquement chiffrée. Nous veillerons également à la mise en place de grilles de compétences dans les différentes matières afin d’aboutir à une évaluation par compétences et non par notes. Ce, toujours en discussion avec les enseignant.e.s, non seulement les titulaires mais aussi les chargé.e.s de TD, vacataires et contractuel.le.s, afin d’arriver à une évaluation plus juste et surtout concertée.

La section Sud étudiant-e-s de l’IEP.

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