LRU : Paris 9 et son président libérés !


Nouvelles mesures annoncées : explosion des frais d’inscription, licences pro bidons, embauche d’enseignants-chercheurs à prix d’or, entrée en force du patronat, …

Lundi 15 octobre, Laurent Batsch, le président de l’université Dauphine (Paris IX) a fait une réunion à l’attention des personnels de l’université, sur l’application de la loi LRU et plus généralement du programme de Valérie Pécresse. Voici un bref compte rendu fait à partir des titres de sa présentation Powerpoint et des points principaux de son discours :

« Le grand basculement » La réforme LMD, a-t-il expliqué, introduit un standard mondial et signe la dissolution des diplômes nationaux. La réforme Pécresse consacre un financement mixte public/privé. L’argent donné par l’Etat sera suffisant seulement pour une politique d’austérité : aucune nouvelle création de poste, seulement redéploiement. Pourtant, l’ambition de Dauphine est de pouvoir payer les professeurs prestigieux au prix du marché : d’où besoin d’autres sources de financement.

Le chantier « Réussir en licence » de Pécresse va conduire à mettre en place des licences pros (fin des études en L3), ainsi que de nouvelles licences dans le secteur de la banque, de la finance et des assurances. Paris IX va par ailleurs mettre en place un programme d’ »égalité des chances », aussi purement symbolique qu’ailleurs puisqu’il s’agit simplement de signer une convention avec l’IUT de Bobigny et 5 lycées d’Ile-de-France.

Le point le plus important : les frais d’inscription. A Dauphine, le CA du 24 septembre a mis en place un groupe de travail sur cette question. L’objectif est que des frais d’inscription calqués sur ceux de Sciences Po soient mis en place pour la rentrée 2008. Il y aura une double progressivité : selon les revenus (des familles, évidemment – et non des étudiants eux-mêmes) et selon le niveau (L,M…). Avec un cynisme décomplexé, Laurent Batsch appelle ça « mobiliser les ressources familiales », avec l’idée que « les petits ruisseaux font les grandes rivières ». Il conclut enfin que le paiement de frais d’inscription élevés va donner une « crédibilité externe » à l’établissement, voire, une « estime de soi collective » !!! Ces frais d’inscription vont amener 6 à 8 millions d’euros en plus… Ce qui n’est rien, toujours d’après le bon président, par rapport aux 600 millions de dollars de la fondation Harvard…

Il a par ailleurs parlé des fondations partenariales avec des entreprises qui vont amener de nouveaux financements. Le président a bien précisé que les partenaires privés seraient engagés non seulement financièrement mais aussi stratégiquement : ce qui veut dire qu’ils décideront de la politique scientifique et du contenu des enseignements.

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